mon Pére un saint

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mandonnaud

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mon Pére un saint

Ecrit le 13 déc. 2009 08:26

Message par mandonnaud »

En 1954 mon père était avec ma mère dans le groupe chrétien de "Vie nouvelle", très actif dans le partage et péréquation de salaire, réflexion évangélique et de société. Mais aussi très attentif aux plus pauvres, ils avaient amélioré un bidonville en mettant des wagons aménagés au lieu de baraques de carton et tôle. Mais à l'appel de l'abbé Pierre, ils ont organisé le ramassage de montagnes d'objets pour les démunis, stockés dans d'anciens hangars d'aviation, j'avais 8 ans et j'y ai participé et j'ai le souvenir de tas de chaussures plus hauts que moi. Ils ont aussi récupéré une usine abandonnée au quai militaire. Actuellement l'autoroute passe près des voies ferrées, où ils ont rassemblé 8 à 10 personnes très pauvres, la plupart rentrés de Cayenne après leur incarcération, qui triaient les objets récupérés et les vendaient en un des premiers Emmaüs de France. L'abbé Pierre était venu pour la mise en place.

En plus au Vigenal, un des premiers prêtres-ouvriers de France, le Père Négrin, avait créé une famille avec 12 enfants de la DDASS suite a des deuils de guerres et de la pauvreté. Mais alors en lien avec les familles il avait donné un terrain sur sa ferme où il avait son atelier de menuiserie et avec une femme consacrée cette famille recomposée. Sur ce terrain furent construits 6 igloos provisoires pour des mal logés des bidonvilles.

Arrivent les fêtes de Noël, avec mes cinq frères et soeurs plus jeunes nous nous faisions une joie de cette soirée dans la maison bourgeoise que nous louions rue Mirabeau, et voilà que papa nous annonce que Noël sera cette année au quai militaire avec Emmaüs et ses hommes cassés, sur le coup je lui en voulais, dépaysement. Le père Négrin est venu dire la messe de minuit sur une table ordinaire et en français, entouré de ses enfants et des anciens forçats, puis nous avons mangé ensemble. Quel bonheur de voir leur joie, de les voir prendre sur leurs genoux mes frères et soeurs pour chanter, moi Paul j'avais 8 ans, Bernard 7 ans, Françoise 6 ans, Dominique 4 ans, Claire 3 ans et Claude 2 ans (celle qui sera 57 fois championne de france et 4 jeux olympiques et 17 records de france en papillon, crawl et 4 nages).

L'année où mon père va mourir d'un cancer en 1996, il va avoir la joie d'avoir ses 6 enfants toujours vivants, venant exprès des États-Unis pour Françoise, d'Aix-en-Provence pour Claude, autour de lui pour la messe de minuit toujours avec le Père Négrin, toujours avec les enfants devenus adultes de la DDASS avec une nouvelle génération plus jeune, et au milieu de ses pauvres, mes frères humbles et simples et avec mes frères jamais Jésus n'a été si présent...

En même temps avec ses amis de Vie nouvelle, voyant l'état déplorable des sans-abri et des Algériens venus en France pour la reconstruction (HLM) et vivant en bidonville, mon père avec M. Barrière et le soutien de M. Vandermark ont envahi une église fermée car reconstruite, le Sacré-Coeur, et ont créé à l'intérieur des chambres pour 100 lits d'homme avec des espaces pour la cuisine et les sanitaires, plus, au balcon, un espace pour 10 femmes clochards. Ceci durant plus d'un an, avec moi tout les soirs mon père y montait car il avait prévu une soupe chaude tous les soirs, et faisait le contrôle, car comme il avait la confiance des Algériens, ils lui remettaient leurs économies avant les envois en Algérie pour éviter les vols. J'ai vu aussi mon père organiser des fêtes comme Noël ou celles musulmanes avec leurs danses du ventre. Presque tous les jours avant d'ouvrir son bazar il se levait plus tôt pour y être. Et souvent les familles avec enfants venaient loger chez nous où le dernier étage de la maison louée était vide. Bien sûr il a souffert du racisme des Limousins et de l'OAS qui lui lançaient des condamnations à mort. Pour finir le relais a été pris par la Sonacotra qu'il a aidé aussi à mettre en place. Plus tard c'est à la Sonacotra des Algériens où j'allais faire de la formation bénévole au français que j'ai connu ma femme Jacqueline.

OUI pour moi, mon père m'a montré ce que c'était d'être chrétien en saint, car je le voyais aussi se confesser et tous les dimanches nous amener à la messe tous les 6.

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